Deux Premières Communiantes …- et la cuisine embellie - Eté 2015 (2)
Les Deux Premières Communiantes
Deux Voiles… de la famille des voiles …le féminin voilé…c’est toujours le féminin voilé, …même si on est très loin ici du voile islamique … et encore infiniment plus loin de la burqa… Pourquoi alors de ma part ce choix de ces deux premières communiantes? A gauche la communiante c’est la mère de Marie-Claude …Bon , …mais ce n’est pas ça la raison.
Le vrai c’est que parmi les images des tissus portés dans la vie celles montrant des ampleurs de tissu sont maintenant très rares , on vit dans l’ajusté …question pratique…(v. note 1)
Ici les images, y compris les deux voiles figurés, sont thermo -imprimés sur des jerseys de polyester relativement épais non transparents.
Sur l’étoffe… les deux communiantes ... toute leur image s’y trouve rassemblée … l’étoffe qui les y a assises, s’étale dans toute son ampleur sur le fauteuil
En voilà une de ces images d’ampleur d’étoffe , elle venait à moi dans l’album de famille , sans discussion elle devait prendre sa place dans mon travail …. D’autres images sont entrées dans mon travail, elles aussi pour l’ampleur d’étoffe qu’elles représentent
Les robes et voiles des deux jeunesses sont blanches, immaculées bien sûr …
Mais alors les Motifs de ces tissus imprimés qui s’insinuent, s’insèrent entre elles deux ? Que viennent-ils faire là …?
Les deux premières communiantes disputent leur place dans l’espace aux motifs fleuris qui tapissent les murs mais qui en même temps se portent en avant.
Le quadrillage intervient-il comme un tracé régulateur?
La rivalité s’apaise dans un semblant de partage ; les communiantes jusqu’ici sont gagnantes
Mais qui est par devant, qui en arrière- plan ?
On est tout à fait « dans l’entre-deux »..
Çà n’empêche qu’ici tout tourne autour du paradigme du tissu.
…Maintenant la cuisine…
Sur un embellissement magico-mathématique
Pourquoi une guipure claire à jours orthogonaux simples et réguliers tendue devant la vision d’une cuisine claire même d’un médiocre intérêt,
…Pourquoi cela fait-il un pareil effet “d’embellissement” ? L’explication par les pouvoirs d’un tracé régulateur, d’un quadrillage ne suffit pas .En plus d’un sentiment d’allégresse à peine conscient mais presque toujours là quand ” le nombre” intervient ( ici les jours innombrables de la guipure) - il faut ajouter certainement le fait qu’ainsi les différents volumes et l’espace (3D) vus à travers cette guipure sont magiquement et mathématiquement rapportés à la surface de celle-ci dans une étroite et étonnante intégration qui cependant laisse percevoir distinctement et simultanément et ces volumes et cette surface, et l’arrière-plan et l’avant-plan :“tout en un”, ça colle .
C’est qu’un trait d’union rare fonctionne là où nos perceptions - d’une surface d’une part et d’un volume différencié, d’autre part - retiennent habituellement une distance, un écart, une incompatibilité, précisément sans trait d’union possible entre les deux.
Ce trait d’union magico-mathématiqe qui fonctionne là et l’embellissement qui en résulte, cela a de quoi faire réfléchir sur certaines bases de l’harmonie (de l’esthétique ?) évoquée par les mathématiciens.. C’est plus qu’une mise en ordre qui résorberait la relative insignifiance des réalités ordinaires . Quelque chose d’irremplaçable intervient au contraire dans cet effet d’embellissement qui est bien un franchissement, cela tient aux croisures des fils et à leur matière-structure physique très concrète, à la fois surface et volume, s’établissant dans l’espace. Et l’ensemble, qui est bien un “tissu”, que franchit la vue, est autrement convaincant qu’un simple tracé graphique sur un support plan transparent qui s’interposerait dans la vision comme une limite et resterait un plan séparateur sans vrai pouvoir d’intégration .
P.H.